domenica 5 settembre 2010

libera di scegliere, sicura dentro pari diritti

Nuove identità: francese di origine marocchina cui capita anche di essere un grande scrittore, Tahar Ben Jallun richiama il suo Presidente ai valori della Costituzione che lui, come ogni cittadino, ama e rispetta.

La cittadinanza è una parte dell'identità, non può essere sottovalutata, svalutata, essere concessa o meno a sconda dell'umore culturale e storico, della crisi che si attraversa, economica e soprattuto morale, specchio solo dell'incapacità di chi governa, di dare una risposta ad una legittima domanda, strumento di discriminazione e non di inclusione come è nei suo assunti fondamentali.
La Costituzione stabilisce i confini di un popolo e lo definisce, la cittadinanza sancisce l'appartenenza a quella Costituzione: esistono delle regole per essere ammessi entro quei confini, non possono esistere leggi meno precise per esserne improvvisamente esclusi o addirittura non-leggi formulate in tutta fretta.

La discrezionalità discrimina tutti, non solo chi ne è prima vittima: sono cittadina italiana per metà romana e per metà bresciana dalla nascita, se commetto un crimine vengo punita con il carcere, l'interdizione dai pubblici uffici, multe e biasimo sociale - se un cittadino francese rom commette un crimine viene allontanato dalla sua terra e non può più dirsi francese.
Potrebbe essere questa la mia scelta, sono una persona libera e vorrei muovermi entro confini precisi, quelli che mi definiscono e definiscono le persone accantio a me, ma non è una scelta che mi viene data, non è parte di un ordinamento di diritto: a me una sanzione, a lui un'altra, egualmente incastrati in considerazioni vincolanti che altri, sulla base di una assoluta discrezionalità, applicano.
Entrambi subiamo un sistema impreciso, che alimenta insicurezza perchè non stabilisce limiti nè confini uguali per tutti (governanti compresi).
Posso io, cittadina italiana, sventolare la mia identità all'occorrenza e svestirmente quando potrebbe essere più opportuno? no, a nessun altro, cittadino, deve essere permesso di essere o non essere cittadino al bisogno.
A nessuno.
La cittadinanza è una cosa seria.
Eppure viene ancora negata a chi nasce e cresce in un paese, succhiandone la linfa e facendola propria, revocata a ogni maldipancia di chi governa, sbandierata dai razzisti come un trofeo di guerra: tutti modi sbagliati di guardare alla cittadinanza.

Ad oggi la nuova società risulta essere un agglomerato di persone che non sanno più come si chiamano nè perchè abitano in quel luogo, nè come si chiamano i nuovi arrivati.
Forse questo è un passaggio obbligato verso un sistema sociale misto, che con il tempo sarà capace di essere giusto con tutti i suoi cittadini e da essi pretenderà pari rispetto.
Forse.


Monsieur le Président,


J'ai la chance de bénéficier de deux nationalités. Je suis marocain et français depuis 1991. Je suis heureux d'appartenir à deux pays, deux cultures, deux langues et je vis cela comme un enrichissement permanent. Depuis vos déclarations de Grenoble sur la possibilité de déchoir de la nationalité française une personne qui aurait commis un délit grave, je sens ma nationalité française quelque peu menacée, en tout cas fragilisée. Non que j'aie l'intention de tomber dans la délinquance et de troubler gravement l'ordre public, mais je vis cela comme une attaque du socle fondamental du pays, sa Constitution. Et cela, Monsieur le Président n'est pas admissible dans une démocratie, un Etat de droit comme la France qui reste malgré tout le pays des droits de l'homme, pays qui a accueilli et sauvé des centaines de milliers d'exilés politiques tout au long du siècle dernier.

Vous aviez déclaré en 2004, quand vous étiez ministre de l'intérieur qu'"à chaque délit, il doit y avoir une réponse ferme. Mais celle-ci ne peut varier selon que l'on est, sur sa carte d'identité, français ou non". Le président que vous êtes aujourd'hui contredit le ministre que vous avez été. Cela m'amène à réfléchir à la fonction qui est la vôtre et à répondre tardivement au débat qu'un de vos ministres a cru bon de lancer sur la scène publique à propos de l'identité nationale.


La nationalité est une part de l'identité. Elle peut être double, comme dans mon cas. Je ne me vois pas privé de l'une des deux. Je me sentirais diminué.


Par ailleurs, aucune société n'est raciste en soi. C'est stupide et injuste de dire que "la France est un pays raciste". La France, comme tant d'autres pays, est traversée par des tendances à l'exclusion et au racisme, parfois pour des raisons idéologiques et politiques, et d'autres fois pour des raisons de malaise social, de pauvreté et de peur. Faire l'amalgame entre insécurité et immigration est plus qu'une erreur, une faute.


Le rôle d'un dirigeant politique est de décourager, voire empêcher le développement de ces tendances. Un chef d'Etat ne doit pas réagir avec ses humeurs et ses tripes. Au contraire, il n'est pas un citoyen qui peut se permettre de dire n'importe quoi. C'est quelqu'un qui doit peser ses mots et mesurer les conséquences qu'ils peuvent générer. L'Histoire enregistre ses déclarations, les bonnes et les mauvaises, les justes et les malvenues. Votre quinquennat sera certainement marqué par quelques-unes de vos bavures langagières. N'importe quel homme insulté a le droit de réagir. Pas un chef d'Etat. Non pas qu'on soit autorisé à vous manquer de respect, mais vous devez vous situer au-delà du niveau du citoyen moyen. Vous êtes un symbole, porteur d'une fonction noble et exceptionnelle. Pour habiter cette fonction, pour consolider cette ambition, il faut savoir prendre de la hauteur et ne pas coller aux faits au point d'oublier qu'on est un citoyen d'exception.


Qu'il soit issu d'un parti défendant des valeurs de droite ou de gauche, le chef de l'Etat, parce qu'élu au suffrage universel, doit être le président de tous les Français, y compris des Français d'origine étrangère même quand le malheur casse leur destin ou les prédispose à une précarité pathogène. Or, vos récentes déclarations, dénoncées par un éditorial du New York Times et par des personnalités aussi importantes que Robert Badinter, sont le signe d'un dérapage qui, peut-être vous apporterait en 2012 certaines voix du Front national, mais vous place dans une situation difficilement défendable.


APARTHEID


Monsieur le Président, je comprends votre souci sécuritaire. Vous ne trouverez personne pour défendre des voyous qui tirent sur des agents de la police et de la gendarmerie. La justice est là pour donner "une réponse ferme" à ces délits ; ils doivent être jugés sans que leurs origines, leur religion ou leur couleur de peau soient prises en compte, sinon, on tomberait dans l'apartheid. Mais la répression ne suffit pas. Il faudra aller aux racines du mal et assainir de manière définitive la situation dramatique des banlieues.


Il est plus facile de susciter la méfiance, voire la haine de l'étranger, que le respect mutuel. Un chef d'Etat n'est pas un policier au statut amélioré. C'est un magistrat, le plus haut placé, donc celui devant être irréprochable dans sa conduite et dans ses paroles. Il est le garant de la justice et de l'Etat de droit. Quand, Monsieur le Président, vous promettez la déchéance de la nationalité aux délinquants d'origine étrangère qui porteraient atteinte à la vie d'un policier ou d'un gendarme, vous tenez un discours que la Constitution réfute. C'est une parole en l'air, car vous savez pertinemment que l'application d'une telle loi, si elle est votée, créerait plus de problèmes qu'elle n'en résoudrait. Ce n'était pas à vous de lancer cette menace.


Monsieur Le Président, vous n'êtes pas sans savoir ce que l'ONG Transparence France a écrit dans son dernier rapport. Au cas où cela vous aurait échappé, je vous cite une de ses conclusions : "La France continue de véhiculer une image relativement dégradée de sa classe politique et de son administration publique." La France est par ailleurs classée au 24e rang sur 180 pays en ce qui concerne la corruption.


La crise économique n'est pas une excuse. La crise morale est un fait. Il revient à vous, Monsieur le Président, de rétablir l'image de la France dans ce qu'elle a de plus beau, d'enviable et d'universel, à savoir son statut de pays des droits de l'homme, pays de la solidarité et de la fraternité proclamées, terre généreuse, riche de ses différences, riche de ses couleurs et de ses épices, prouvant entre autres que l'islam est tout à fait compatible avec la démocratie et la laïcité. Pour cela, Monsieur Le Président, effacez, je vous prie, de votre discours les idées malheureuses qu'un parti d'extrême droite diffuse dans le but de fermer ce pays sur lui-même, de l'isoler et de trahir ses valeurs fondamentales.

(fonte Le Monde 4 settembre 2010 )



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